Mes rêves secrets (plus si secrets après cela…)
Mes rêves me guident comme des boussoles. Certains étaient inavouables, ou jugés irréalistes. Mais aujourd’hui, j’ai envie de les partager avec vous.
Vivre en communauté…
C’est le rêve qui revient le plus souvent quand je me projette dans l’avenir. Vivre à plus que 2, 3 ou plus... Vivre au-delà de la famille nucléaire. Vivre avec d’autres femmes, d’autres hommes, d’autres enfants. Jouir d’une indépendance et, en même temps, pouvoir facilement accéder à des moments de vie partagés.
Avec mes amies d’enfance, on s’est toujours dit qu’on s’installerait dans une résidence toutes les unes à côté des autres. Prêtes à traverser la rue pour partager un verre de vin, un éclat de rire ou de larmes. Prêtes à être là, dans les hauts comme dans les bas. Prêtes à vivre ensemble autrement que dans les moments volés - en marge du quotidien.
Puis la réalité nous a rattrapées. Cette société construite autour du couple, de la famille, du repli sur soi. Les déménagements. Les rythmes effrénés.
Avec mon syndrome de Peter Pan, je me retrouve souvent nostalgique de cette vie étudiante où l’on gravitait les un.e.s autour des autres, sans trop y penser. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons décidé de créer un club de sororité avec Tania. La Meute. Pour recréer ce lien. Pour organiser des événements entre femmes. Pour construire cette communauté qui nous ressemble, et qui nous rassemble.
Élever un (ou plusieurs) enfants à plusieurs
Ce rêve découle naturellement du précédent. Qui a décidé qu’un enfant devait grandir uniquement aux côtés d’un ou deux adultes ?
On connaît bien ce proverbe dans le monde de la périnatalité : « Il faut un village pour élever un enfant. » Mais ce village, avec l’urbanisation, l’éloignement des familles et des amis, est devenu rare. Difficile à trouver. Difficile à construire. Difficile à ressentir. La solitude reste l’un des sentiments les plus universels chez les jeunes parents.
J’ai longtemps questionné le modèle familial actuel. Les « règles » du patriarcat bien ancrées. L’autorité toute-puissante des adultes sur les enfants. L’hétéronormativité, les stéréotypes, les injonctions…
Et même si j’ignore encore quelle mère je deviendrai, je sais déjà ce que je ne veux pas reproduire. Je rêve d’élever mes - nos - enfants dans un groupe. De les voir évoluer librement, accompagnés par des adultes variés, bienveillants. De les voir au contact de la nature, des animaux, d’un quotidien plus simple, plus libre. Un quotidien qui les autorise à expérimenter la vie dans leur pleine conscience et leur propre rythme.
Je sais que c’est une utopie. Je mesure les défis que pose notre société autour du consentement, du lien à l’autre, des écrans, des peurs… Mais, c’est un autre sujet.




Habiter en pleine nature et écrire un livre
C’est la réponse à cette question qu’on me pose parfois : « Si tu n’avais aucune contrainte économique ou sociale, que ferais-tu ? »
La réponse, c’est : exactement ce que je fais là, maintenant. Et écrire. Tous les jours.
Depuis toute petite, je rêve d’écrire un livre. Longtemps, je me suis vue rédactrice en chef - oui, oui. Parce que je m’imaginais un quotidien fait d’écriture, de créativité, de partages inspirants. Quand je ferme les yeux, je me vois une maison au milieu de la verdure. De grandes baies vitrées. Un bureau face à la forêt. Et des heures devant moi pour écrire.
Écrire ce qui me traverse. Écrire pour rassembler. Écrire pour apaiser, divertir, rassurer. Je fais confiance en la vie pour qu’elle mette ce projet sur ma route.
Et si je suis lucide : je sais que je m’ennuierais peut-être rapidement si j’étais 100% dédiée à cela, tant j’aime les échanges humains. Mais bon… c’est justement ça, un rêve, non ? Ne pas être tout à fait réaliste.


Effacer la violence
Ce dernier rêve est probablement lié à ce que j’ai le plus de mal à accepter dans le monde actuel. La violence est partout. Dans la rue. Dans les transports. Au collège de mon petit frère. Sur nos écrans. Et dans le quotidien de millions de personnes.
Les guerres d’égo, de territoire, de ressources ou de pouvoir me sont profondément étrangères. Comme si certain.es étaient né.e.s avec des aspirations si différentes des miennes. Ou comme si la violence était la seule réponse qu’ils ou elles avaient trouvée face aux menaces, réelles ou imaginées.
Et moi, je rêve d’un monde désarmé. Littéralement et symboliquement.
Mais aussi… (en vrac et non exhaustive)
Que les hommes arrêtent « d’aider » leurs femmes
Que les jeunes mères se sentent enfin assez
Que les femmes soient libres, réellement
Que nous apprenions à nous écouter, vraiment
Que l’empathie devienne une norme
Qu’un chien rejoigne mon quotidien
Que je réapprenne à jouer du piano
Ces rêves sont les racines profondes de mon métier : accompagner, transmettre, relier. Ils donnent tout leur sens à mes projets d’aujourd’hui - qu’il s’agisse de créer des espaces ou des communautés (La Meute ou les Mama Chit Chat Clubs), ils sont le moteur de mon engagement. Penser d’autres modèles, créer du lien entre les femmes, et donner vie à ces utopies partagées, c’est ce qui nourrit chaque jour ma vie de doula.